Les dolmens du Mas d’Azil et des environs
On trouve 11 dolmens au Mas d’Azil et dans les environs proches (pour note, on en a recensé une quinzaine dans tout le département de l’Ariège). Tous semblables par leur architecture, ils diffèrent de part leur taille et leur implantation. Quasiment tous fouillés, ils ont révélé un nombre important d’ossements humains mais également des matériaux divers qui permettent de les dater (âge du bronze, c’est-à-dire fin de l’époque Néolithique) et qui fournissent des indications précises sur les rites funéraires de cette période.
Un sentier de randonnée pédestre permet d’en découvrir trois qui sont parmi les plus spectaculaires et les mieux conservés.
Le dolmen du Cap Del Pouech est situé, comme son nom l’indique, sur un lieu élevé. Il est formé de 5 pierres : quatre verticales soutenant une grande dalle. La fouille de ce dolmen a été effectuée par l’Abbé Pouech au milieu du XIXème siècle : il y a retrouvé de nombreux ossements humains.
Le dolmen de Brillaud est aussi appelé Pierre St Martin. Situé à 564 mètres d’altitude, il est le plus élevé. Sommairement fouillé en 1864 puis, plus récemment, on y a retrouvé 535 dents humaines dont notamment la dentition entière d’un enfant.
Le dolmen de Couminge était, quant à lui, complètement en ruine. Une équipe de Sapeurs Pompiers de Pamiers, en 1989, a contribué à sa restauration (ils possédaient, en effet, le matériel adéquat pour transporter et soulever ces blocs de pierre) Il est composé de deux pierres verticales supportant une impressionnante dalle dont le poids est estimé à plusieurs tonnes.
Quelques généralités sur les dolmens
Un dolmen, tout comme un menhir, est un mégalithe, étymologiquement, une grosse pierre (du grec mega -grosse- et lithos –pierre-)
Les dolmens sont des monuments de pierre formés d’une ou plusieurs grosses dalles (tables), pouvant atteindre plusieurs dizaines de tonnes, et de pierres verticales qui lui servent de pieds (les orthostates).
Le dolmen, tel qu’on le voit aujourd’hui, était la structure interne du monument d’origine : il était recouvert, maintenu et protégé de pierres sèches et de terre qui formaient une petite colline, le tumulus. Mais, avec le temps, la terre a raviné, les pierres sèches ont été réutilisées comme matériaux de construction, pour ne laisser que le monument que nous connaissons à l’heure actuelle.
Tous les dolmens, bien que leur architecture diffère selon les régions, comportent deux parties principales : la chambre et le couloir d’accès. On entre dans un dolmen par le couloir d’accès qui est souvent très bas à l’entrée, mais qui devient plus haut lorsqu’on avance vers la chambre. Le choix de leur emplacement, quant à lui, ne relève ni du hasard ni du caprice : principalement situés sur des terres calcaires, ils sont souvent construits près du lieu d’extraction et généralement sur les hauteurs.
Ces constructions furent érigées pour le service des morts : à l’intérieur des dolmens ont été retrouvés des restes humains, souvent en nombre important, ce qui atteste que ces sépultures étaient les sépultures collectives de tout un groupe humain et ce, sur plusieurs générations. A l’allure énigmatique, les dolmens ont pourtant été l’objet de superstitions ou d’interprétations plus ou moins saugrenues tout au long de l’histoire. Parmi les plus persistantes : les dolmens auraient été des tables de sacrifices (les sillons, dus au ruissellement de l’eau, qui parcourent les dalles ont souvent été assimilés à des rigoles qui permettaient d’écouler le sang des victimes sacrifiées), on prétend également qu’ils ont été construits au croisement de lignes de forces telluriques et seraient porteurs de pouvoirs magnétiques que détectaient les druides.
A la simple évocation du mot dolmen, nombreux sont ceux qui pensent à Astérix et Obélix ; or, ils ne furent pas dressés par les Gaulois et sont éloignés d’eux dans le temps d’environ 2 millénaires, parfois davantage. Les premiers dolmens véritables apparaissent vers 3500 avant J.C. et les derniers datent d’environ 1800 avant J.C. (fin du Chalcolithique). Ils appartiennent donc, en règle générale, à l’époque reculée du Néolithique (de 5000 à 2500 ans avant J.C.). Cependant, l’idée commune qui les rattache à Astérix ne peut être totalement fausse : si les Celtes ne les ont pas construits, il est certain que ces sites archéologiques ont pu avoir pour eux une fonction religieuse 2000 ans plus tard.