Le petit village de Rieubach et les hameaux environnants, situés au sud de la grotte du Mas d’Azil et proches de Camarade, semblent avoir constitué assez tôt une communauté réformée distincte mentionnée dès 1579. Depuis le XVIème siècle, cette communauté rurale est associée de près à l’histoire protestante de ce secteur, en particulier le siège du Mas d’Azil en 1625.
Elle traverse la période des persécutions, après la Révocation de l’édit de Nantes, et connaît en particulier, en 1759, le combat de Roquebrune, où à la suite d’une assemblée clandestine au désert de l’Autane, les protestants, conduits par le pasteur Louis Figuières, tiennent tête au marquis de Gudanes et à ses milices venues les arrêter. A la fin du XVIIIème siècle, le hameau voisin de Plagne était la résidence familiale du pasteur Jean-Jacques Rosselloty, animateur de la loge de « l’Amitié fervente », qui joua un grand rôle dans le pays au moment de la Révolution.
Rieubach ne constitue une paroisse qu’à partir du milieu du XIXème siècle : un temple est alors bâti en 1848, associé à un presbytère, et un cimetière aménagé à proximité sur l’initiative de Louis-Fructidor Vieu, longtemps pasteur du Mas d’Azil et président du consistoire, qui à partir de 1850 consacre ses dernières années de ministère à Rieubach.
En 1865, une mission catholique conduite par le père Marie-Antoine, moine capucin de Toulouse, cherche à faire de Rieubach un lieu de pèlerinage consacré à la Vierge Marie, à l’image de Lourdes : une statue de la Vierge est érigée du côté de Maury, une église et un chemin de croix édifiés du côté de Raynaude. L’entreprise échoue, et la réplique protestante est, en 1866, un réveil religieux animé par le pasteur Ernest Momméja (200 communiants à Noël).
Mais la tension reste vive, et en 1883 le maire du Mas d’Azil doit prendre un arrêté pour limiter les processions catholiques sur la voie publique.
A partir de 1889 le pasteur de Rieubach dessert la communauté protestante de Pointis (commune de Mercenac, en Couserans) qui s’était constituée en Eglise libre.
En 1906, se constitue l’association cultuelle de l’Église réformée évangélique de Rieubach. A partir de 1920, elle est associée à celle de Camarade avec pour pasteur Paul Cabanac. Elle se rattache en 1938 aux Églises réformées évangéliques indépendantes.
La façade du temple, exposée au midi et bien dans le style du pays, est ornée d’un clocheton en fer forgé. L’intérieur est muni d’une tribune et d’une chaire de bois avec double escalier, encadrée par deux ouvertures cintrées.
Sur la paroi de droite on peut lire les Dix Commandements, et au-dessus de la chaire l’inscription « Dieu est amour ».